Gauchiste contrariée...
Les contingences économiques ordinaires, à savoir obtenir un emploi et un salaire permettant d’assurer le nécessaire et, avec un peu de chance, une part de superflu, contraignent la plupart d’entre nous à intégrer le marché du travail capitaliste, quitte à mettre de côté quelques-unes de nos valeurs. Certains y trouvent leur compte, tant mieux, d’autres encore se retrouvent devant un dilemme éthique impossible à résoudre. Ce dernier cas de figure est celui auquel fut confrontée des années durant Ève Charrin, journaliste économique, dotée d’une sensibilité de gauche, dans des publications économiques et financières très proches du MEDEF et des organismes financiers. Une position pénible, l’autocensure quotidienne épuise n’importe quelle énergie.
Loin de s’estomper avec le temps, le grand écart permanent ne fit que s’accentuer, menant à ce triste constat : « J’écrivais des histoires que je n’aimais pas, que je ne voulais pas et, qu’à ma minuscule mesure, je contribuais à faire advenir. » De cette expérience, Ève Charrin en a tiré un récit autobiographique remarquablement écrit, maniant aussi bien l’humour que l’ironie, Journal intime du capitalisme, qu’elle a accepté de nous présenter au cours de cette émission. Un témoignage fort, non dénué d’espoir, et une description sans concession du cynisme des partisans d’un système responsable du niveau d’inégalité que nous connaissons aujourd’hui : « Ici, on n’aime pas les pauvres ! »
Bonne écoute !
Le Livre
JOURNAL INTIME DU CAPITALISME – Ève Charrin - Éditions Maurice Nadeau – Collection À Vif
L’autrice
Ève Charrin, née en 1969 à Lyon, est journaliste et critique littéraire. Après une licence en philosophie et Sciences po, elle devient journaliste pour un hebdomadaire financier, puis entre dans un magazine économique. Elle écrit à présent des grands reportages et des critiques littéraires. Ève Charrin a publié des livres, entre essais, enquêtes et récits : L’Inde à l’assaut du monde (Grasset 2007, Hachette Littératures,2009), La voiture du peuple et le sac Vuitton (Fayard, 2013), La course ou la ville (Seuil, 2014).
Comment écouter Bien au Contraire ?
Concrètement, en consultant la grille des programmes de Radio Évasion ou de Radio BOA. L’émission est également disponible immédiatement en podcast : Écouter le podcast
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