L’humanité à l’heure du choix
La COP 28 vient à peine de s’achever (ou d’achever le climat), sur de énièmes accords qui ne seront, pour la plupart, que peu ou pas respectés, puisque les grandes décisions, prises au cours de ces rassemblements solennels, ne sont, en aucune façon, contraignantes. On se souvient comment Trump est sorti des accords de Paris d’un claquement de doigts, d’autres, moins bruyants, ou plus hypocrites, n’ont, sans faire de bruit, pas modifié d’un iota l’ampleur de leurs émissions de gaz carbonique, l’emploi des pesticides ou autres poisons qui ont transformé notre planète en décharge toxique pour des générations. La France, dont le président a lancé le fameux « Make our planet great again » à la face des États-Unis, a déjà été condamnée deux fois depuis cette belle envolée lyrique pour son inaction climatique, d’autres exemples ne manquent pas de pays aux discours très éloignés de leurs pratiques.
Le constat est limpide : le productivisme, le capitalisme et son dernier avatar nuisible, le néolibéralisme, ne sont pas compatibles avec une véritable politique écologique, avec un sauvetage, qu’il est grand temps d’initier, de notre biosphère. Se débarrasser de ces fléaux ne suffira pas, contrairement à nombre de croyances, il va falloir en gérer l’héritage nocif, changer profondément nos modes de vie afin d’en éliminer les scories, sans pour autant revenir à l’âge de pierre, comme nous en menacent les défenseurs du statu quo. Cette gageure passe par un projet politique soutenu par une majorité de citoyens, par une ambition démocratique qui fait défaut aujourd’hui. Voilà la thèse d’Alexandre Monnin, développée dans Politiser le renoncement, paru aux éditions Divergences.
Non « politique » n’est pas un gros mot, non, renoncer à de nombreuses habitudes toxiques pour l’environnement ne conduit pas à revenir à la lampe à huile et à vivre dans une grotte. Encore faut-il fédérer les énergies et mobiliser les compétences dans un véritable élan démocratique. L’avenir de notre Terre est l’affaire de tous, l’élite financière et politicienne autoproclamée a démontrée depuis longtemps qu’elle était non seulement incapable de l’assurer mais calamiteuse pour l’avenir de la biosphère.
Bonne écoute !
Le Livre
POLITISER LE RENONCEMENT – Alexandre Monnin - Éditions Divergences
L’auteur
ALEXANDRE MONNIN est enseignant-chercheur, directeur scientifique d'Origens Medialab et directeur du MSc « Strategy & Design for the Anthropocene » (ESC Clermont BS x Strate École de Design Lyon). Auteur d'une thèse sur la philosophie du Web, passé par l'Institut de recherche et d'Innovation du Centre Pompidou, ancien chercheur chez Inria et initiateur du DBpedia francophone, il a travaillé une quinzaine d'années dans le numérique. Depuis 7 ans, il réfléchit aux enjeux de la redirection écologique, un courant qu'il a co-initié avec Emmanuel Bonnet et Diego Landivar. Il a récemment co-écrit Héritage et Fermeture (avec E. Bonnet et D. Landivar, Divergences, 2021), co-édité Écologie du Smartphone (avec Laurence Allard et Nicolas Nova, Le Bord de l'Eau, 2022).
Comment écouter Bien au Contraire ?
Concrètement, en consultant la grille des programmes de Radio Évasion ou de Radio BOA. L’émission est également disponible immédiatement en podcast sur ce blog : Écouter le podcast
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