Ces très très chers JO…
Cette fois-ci, c’était promis, juré : Paris 2024 ne ressemblerait en rien aux gouffres financiers et à la gabegie écologique des précédents Jeux olympiques de l’ère moderne. L’édition française serait une grande fête populaire, sobre énergétiquement, la plus écologique jamais imaginée, pas une seule personne ne serait contrainte de déménager, et, non seulement les budgets prévisionnels seraient respectés, mais, pour la première fois dans l’histoire, l’évènement serait bénéficiaire pour l’État. Incroyable mais vrai, si l’on en croit le dossier de candidature !
Vous avez un doute ? Eh bien vous n’avez pas tort. Comme pour toutes les autres éditions, ces promesses ne sont que du vent et, selon l’adage, elles n’engagent que ceux qui ont envie d’y croire. Pas une semaine ne se passe sans son scandale olympique, son information judiciaire ouverte, sans protestation de citoyens expulsés ou des travailleurs sans papiers, donc sans contrat ni fiche de paie, sans tsunami de béton recouvrant les rares espaces verts de Seine-Saint-Denis. Unique candidate à l’organisation du plus médiatique des spectacles sportifs, la capitale aurait dû avoir le triomphe plus modeste. À l’instar de toutes les villes qui l’ont précédée, elle n’a tenu aucun compte des leçons du passé.
Certes les grands sponsors, les partenaires privés ou les plus importantes sociétés du bâtiment et de travaux publics vont gagner des fortunes, comme à chaque édition. Par contre, les contribuables français, une fois de plus, vont assister à la dilapidation d’argent public. Des sommes pharaoniques qui auraient pu servir à sauver l’hôpital public, rénover les écoles ou améliorer la vie des millions de pauvres de notre pays. Quant à la fête populaire, les prix des transports, des billets d’entrée dans les stades, les hausses des tarifs des hôtels suffisent à comprendre que les classes populaires n’y assisteront que de loin.
Un petit tour en coulisse s’imposait, un regard décalé sur ces réalités dissimulées avec soin. Jade Lindgaard, journaliste à Médiapart, nous y invite dans son dernier ouvrage, PARIS 2024 : UNE VILLE FACE À LA VIOLENCE OLYMPIQUE, paru aux éditions Divergences. Un autre regard que la doxa officielle, une analyse précise, documentée, un vrai travail de terrain d’une journaliste et d’une citoyenne, témoin dans sa ville des dégâts sociaux et environnementaux occasionnés par ces Jeux.
Bonne écoute !
Le Livre
PARIS 2024 : UNE VILLE FACE À LA VIOLENCE OLYMPIQUE - Jade Lindgaard - Éditions Divergences
L’autrice
JADE LINDGAARD, née en 1973, est une journaliste française. Elle a travaillé aux Inrockuptibles avant de rejoindre la rédaction de Mediapart dès sa création en 2008, elle y traite notamment les sujets liés à l'environnement et l'écologie.
Comment écouter Bien au Contraire ?
Concrètement, en consultant la grille des programmes de Radio Évasion ou de Radio BOA. L’émission est également disponible immédiatement en podcast sur ce blog : Écouter le podcast
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